Jonathan L’Heureux, photographe et graphiste
Lorsqu’on répète souvent les mêmes choses, on a tendance à devenir blasé. Il n’y a rien de pire en design car la créativité est à la source de notre métier. Mais comment faire pour garder la flamme allumée en tout temps? Malheureusement, nous sommes tous humains, nous avons nos hauts et nos bas, nous ne pouvons donc pas être toujours dans les meilleures dispositions pour la création. Le syndrôme de la page blanche m’a déjà frappé et elle vous frappera aussi.
Laissez-moi vous raconter une histoire de cœur qui dure depuis quelques années. Mon ami Éric Lamirande de Raise Solutions marketing numérique m’a jadis introduit à l’équipe affectée à “l’idéation” d’une campagne de sensibilisation.
La ffppamm changeait d’appellation et devenait le Réseau Avant de Craquer. Ma mission était de marier l’ancienne image à la nouvelle, en créant des visuels qui insufflent un souffle nouveau. Depuis, de l’eau à coulé sous les ponts et je collabore toujours avec eux, alors qu’une nouvelle page d’histoire du RAC vient de se tourner. Le Réseau Avant de Craquer a de nouveau changé de nom et il s’appelle maintenant, Cap santé mentale.
Mais d’abord, qu’est-ce que Cap santé mentale?
Cap santé mentale est un réseau d’organismes au Québec, qui vise à venir en aide aux proches de gens ayant des défis de santé mentale. Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez surtout pas à entrer en contact avec l’une de leurs associations membres: www.capsantementale.com
Revenons-en à nos moutons.
Créer des visuels qui seront adaptés à toutes les sauces année après année n’est pas une mince affaire. Il faut être inspiré et un peu entêté. Il est aisé de tomber dans la facilité en imaginant des concepts faciles à adapter pour sauver du temps lors de la production de la campagne. Il est aussi facile de tomber dans l’habitude et de perdre toute motivation à créer de la nouveauté.
Voilà maintenant six campagnes de sensibilisation que je transpose en image. Le défi est de taille. À chaque nouvelle campagne, je dois créer un visuel qui se fondra avec les anciens puisqu’ils seront toujours utilisés tout en insufflant une nouvelle “vibe”! Chaque campagne a ses défis.
Des centaines d’heures sont nécessaires d’une année à l’autre pour adapter les concepts à toutes les utilisations possibles. Quand on aime créer du nouveau chaque jour comme moi, c’est toujours un défi que de disposer les mêmes éléments dans des configurations différentes. Affiches, encarts publicitaires, dépliants, fiches, cartes d’affaires, signatures de courriels, déclinaisons des visuels pour être utilisables dans tous les formats imaginables des réseaux sociaux, tant en anglais qu’en français et ce pour toutes les associations. Je compte toujours quelques centaines de fichiers lorsque je termine mon mandat.
Mais comment, un homme de 45 ans, hétéro et blanc comme moi, pouvait-il réussir à toucher cette nouvelle génération qui s’exprime différemment de la sienne?
En 2023, j’aurais pu m’écrouler. Au départ, j’avoue m’être demandé comment j’allais bien réussir à trouver l’inspiration. Cette année, nous avons dû nous adapter à une nouvelle réalité sociale; l’inclusion. Le défis était grand, mais WOW, après réflexion, il m’a excité. Je crois même que ce fut le mandat que j’ai approché avec le plus d’enthousiasme depuis notre heureuse collaboration. Je cherche encore à m’expliquer le “pourquoi” de cet élan d’enthousiasme et je crois même avoir trouvé.
Pas besoin de vous dire qu’il m’a fallu m’ouvrir sur mes préjugés. Et oui, comme tout le monde, j’ai des préjugés. Après plusieurs heures à naviguer sur internet pour assimiler le plus d’informations possibles pour m’aider à comprendre cette nouvelle réalité si différente de la mienne, j’ai eu une idée. En tant que designer, j’ai créé un visuel qui saurait exprimer le message que nous désirions passer et en temps qu’humain, j’ai évolué. Le visuel de cette dernière campagne représente bien la réalité des jeunes d’aujourd’hui. Personne ne sait si le visage que j’ai créé est masculin ou féminin. Chacun peut l’imaginer comme il l’entend.
Alors voilà le “pourquoi”, je crois, de cet élan d’enthousiasme. Le défi a été le plus grand catalyseur de ce projet. Le défi de jouer dans un jardin qui m’était étrangé m’a inspiré, au même titre qu’un voyage dépaysant pourrait le faire. Explorer de nouvelles contrées, créer du différent. Je conclurais donc en affirmant ceci; pour conserver l’inspiration année après année, il faut voyager dans notre imaginaire, tenter de nouvelles approches et surtout… aimer ce qu’on fait!
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